LIGER Clément Jules
Décédé le 2 octobre 1916 (26 ans) - Bataille de la Somme
Clément Georges LIGER est originaire de la commune de Mareau-aux-Bois, près de Chilleurs-aux-Bois. Il y est né le 21 février 1890, fils de Désiré LIGER, un domestique de ferme, et de Victorine Marie Zélie AGNAN, sans profession.
La famille LIGER vit au hameau de La Galonnière de Mareau-aux-Bois jusqu’à 1895 environ, avant de s’installer vers 1898 à Loury, à La Croix des Forgerons, lieu-dit en lisière de forêt. En 1901, la famille est également recensée à Bougy Lez Neuville, au hameau de Montgirault. Puis en 1908, on retrouve une naissance dans cette famille à Neuville aux Bois. Il est assez difficile de retracer le parcours de cette famille précisément, puisqu’ils ont parfois vécu dans des communes ou les registres de recensements ne sont plus consultables (Bougy et Neuville aux Bois). Ces déménagements incessants trahissent d’une condition très pauvre. Le père de famille, journalier, ou bien ouvrier agricole, allait de ferme en ferme pour offrir ses services. Il fallait alors que la femme et les enfants suivent.
En 1910, moment où Clément LIGER fait ses classes, sa fiche matricule nous indique que Clément est charretier, et domicilié à Bougy lez Neuville, alors que ses parents résident déjà à Rebréchien.
En 1911, on retrouve effectivement la trace de cette famille à La Martillière de Rebréchien :
Clément y vit avec ses parents, deux sœurs, deux frères et un neveu. Clément et son père Désiré sont alors dits « ouvriers de batteuse », ce qui confirme cette condition précaire de saisonnier de l’agriculture d’antan.
Extrait du recensement de 1911
Le 10 octobre 1911, Clément part au service militaire, au sein du 156ᵉ régiment d’infanterie à Toul, en Meurthe et Moselle (54), Il y restera deux ans, jusqu’en novembre 1913. Il était tambour,. Les tambours rythment la marche des compagnies et de diffusent les signaux et ordonnances. Ils assurent également les escortes royales, les parades et les défilés.
Carte postale de l'école des tambours
Le retour à Rebréchien sera de courte durée, avec le départ le 2 août 1914 pour le 131ᵉ Régiment d’Infanterie d’Orléans, et le front.
Le régiment se rendra sur les lieux de nombreuses batailles : Vauquois, Boureuilles fin 1914, puis les tranchées et la forêt de Hesse, près de Verdun début 1915. Avant de combattre l’artillerie allemande pendant l’été 1915 en Argonne, puis la Champagne en octobre 1915 (ferme de Beauséjour, plateau de Bolante) jusqu’à l’été 1916.
Carte postale de la Champagne en 1914-1915
En septembre et octobre 1916, les troupes sont déployées au front de la Bataille de la Somme.
« Rancourt et les deux communes frontalières, Sailly-Saillissel et Bouchavesnes, font l’objet de violents combats. Le secteur devient une cible stratégique française : Combles, situé à l’ouest, restant un nœud défensif allemand majeur. Ces derniers veulent encercler les armées française et britannique. L’armée française enlève Bouchavesnes le 12 septembre et réussit à prendre Rancourt les 24-25 septembre 1916 au prix de pertes effroyables et de la destruction totale du village. Sailly est pris le 18 octobre. La ligne de front recule jusqu’à la lisière du bois Saint-Pierre-Vaast où s’engagent des combats acharnés. Les pertes humaines sont importantes. »
C’est au cours de ces combats que Clément perdra la vie, tué à l’ennemi à Rancourt le 2 octobre 1916. Il sera inhumé et transféré plusieurs fois avant de reposer définitivement, le 29 octobre 1923, au cimetière militaire de Villers Carbonnel, tombe 927.
Cette nécropole nationale a été édifiée en 1920, et contient 2285 corps de soldats tombés au cours des Batailles de la Somme. Il regroupe également des tombes des anciens cimetières de Barleux et Flaucourt, ce qui explique le transfert du corps de notre Clément LIGER en octobre 1923.
Nécropole de Villers Carbonnel
Bien qu’il n’ait vécu que deux années à Rebréchien, on comprend mieux maintenant pourquoi Clément Ligier est cité comme Soldat Mort pour la France pour la commune de Rebréchien : ses parents y vivaient lors de son décès. N’étant à priori pas marié au moment de partir au front, il retourne donc dans son foyer, près de ses parents.