TEXIER Charles Henri Zéphirin
Décédé le 24 octobre 1918 (35 ans) - Bataille de la Somme
Charles Henri Zéphirin TEXIER nait le vendredi 20 Avril 1883, aux alentours de 20 heures, dans la maison familiale au Bourg de Rebréchien. Il est le fils de Jean Baptiste TEXIER, journalier à cette époque, âgé de 47 ans, et de Elisa Zéphirine BRANCHU, journalière également, et âgée de 43 ans. C'est le dernier enfant d'une famille qui compte alors 4 filles et 4 garçons, nés entre 1859 et 1883 :
Louise Elisa, née le 17 octobre 1859, quartier du Haut Thibert. Décédée le 9 février 1900.
Emile Paul Octave, né le 25 janvier 1862, quartier du Haut Thibert. Décédé le 6 septembre 1863.
Félicie Elisa Joséphine, née le 10 novembre 1864 au Bourg. Décédée le 15 février 1914.
Baptistine Eugénie, née le 15 février 1867 au Bourg. Décédée le 26 décembre 1956.
Paul Jean Joseph Elisée, né le 11 janvier 1871 au Bourg. Décédé après 1918
Thérésia Eugénie Zéphirine, née le 28 décembre 1875 au Bourg. Décédée le 6 mars 1882.
Noé Jules Napoléon, né le 6 janvier 1881 au Bourg. Décédé entre 1927 et 1935.
Lors du recensement de 1886 (ci-dessous), voici comment était constituée la famille. Certains des enfants, les plus vieux, avaient déjà quitté le nid familial, trouvé un travail, un époux ou une épouse, ou étaient déjà décédés.
Extrait du recensement de 1886
En 1891, puis 1896, la famille est toujours recensée comme vivant dans le Bourg. Le père de famille est alors bûcheron. La fiche matricule de Charles nous informe qu’il a été scolarisé, puisqu’il semble avoir une instruction plutôt développée (degré d’instruction 3).
En février 1900, Charles perd sa grande sœur, âgée de 41 ans. Puis l’année suivante, en mars 1901, c’est Baptiste, le père de Charles qui décède, à l’âge de 64 ans, laissant sa veuve Elisa avec ses deux derniers fils, Noé âgé de 20 ans, et Charles qui a 17 ans. Lors du recensement du printemps 1901, on en sait plus sur les métiers de chacun :
Charles est alors charron, pour le compte de Monsieur Louis GROSBOIS, charron à Loury.
Le rôle du charron était de fabriquer ou réparer les roues de charrette, de charrues, de brouettes, etc. Indispensable pour l’agriculture de cette époque, le charron se devait d’être polyvalent, puisqu’il devait connaître et travailler le bois et savoir aussi manier le fer.
Extrait du recensement de 1901
Charles aura donc vécu toute sa jeunesse dans le Bourg de Rebréchien.
En novembre 1904, Charles est envoyé au service militaire pendant 10 mois à Fontainebleau, au sein du 5ᵉ Escadron du Train et des Equipages Militaires (ETEM). Ces escadrons un peu particuliers, ne sont pas des régiments armés comme les autres. Un escadron du train est généralement composé d'escadrons de transport, de ravitaillement, de circulation routière et éventuellement de porte engins blindés. Ils ont donc plus un rôle de transport, d’approvisionnement et de ravitaillement que de combat à proprement dit. Son métier de charron a très surement été déterminant dans l’affectation à ce régiment.
Libéré de ses obligations en septembre 1905, Charles rentre à Rebréchien, puis se mariera le 26 octobre à Loury, avec Yvonne Marie THUREAU.
Le 18 octobre 1909, Charles se présente en Mairie de Rebréchien pour y déclarer le décès de sa mère, qui avait alors 69 ans.
Carte postale représentant l'atelier d'un charron
Extrait du recensement de 1909
Le couple TEXIER/THUREAU n’a semble-t-il pas encore d’enfant. Charles est charron, vit avec sa femme et également un ouvrier d’une soixantaine d’année, Joseph BERTON.
Il semble que ce couple n’aura pas d’enfant. Il n’y a d’ailleurs aucune naissance sur la commune entre 1905 et 1922, comportant le patronyme TEXIER.
En février 1914, une autre sœur de Charles décède : il s’agit de Félicie Elisa Joséphine, qui a alors 49 ans. De cette grande fratrie, il ne reste donc plus que Charles et deux de ses frères.
Le 2 août 1914, le tocsin sonne dans tous villages et toutes les villes de France. Tout comme ses deux frères, Charles doit rejoindre les rangs et défendre son pays. Charles regagne alors le 5ᵉ ETEM à Fontainebleau dès le 3 août.
Sa fiche matricule ne comporte que très peu de détails sur son parcours militaire. Deux mois après son arrivée au 5ᵉ ETEM, il est envoyé vers le 2ᵉ Régiment de Marche du 2ᵉ Etranger, par décret ministériel du 16 octobre 1914. Jusqu’en juillet 1915, ce régiment combattra en Champagne, avant de partir pour la Haute Saône pendant deux mois, avant de remonter en Champagne jusqu’au 19 octobre, date à laquelle le 2ᵉ Régiment de Marche du 2ᵉ Etranger est définitivement dissout, et la totalité des troupes reversée dans l’unique Régiment de marche de la Légion étrangère.
Dès lors, ce régiment sera des plus grandes batailles : 1915, dans les Flandres (janvier), l’offensive d’Artois (9 mai), puis la bataille de Champagne fin septembre. Ce régiment participera à la bataille de la Somme de juillet à octobre 1916. Puis Verdun en 1917. Et enfin la Somme et l’Aisne en 1918.
C’est à l’aube de la fin de la guerre, à trois semaines de l’Armistice, le 24 octobre, que Charles décèdera de maladie, des suites d’une broncho-pneumonie grippale, à l’Hôpital Auxiliaire d’Armée de Malzéville, près de Nancy. Il avait 35 ans.
Son corps ne sera semble-t-il pas rapatrié à Rebréchien. Aucune tombe à son nom n’a en tous cas été retrouvée. Il a pu être enterré dans un cimetière militaire aux alentours de Nancy. Ni sa fiche matricule, ni sa fiche de décès ne nous apportent cette information.
Généalogie
Des cousinages entre Charles et d’autres soldats Morts Pour La France à Rebréchien ont été établis :
Cousin avec Jules Joseph Alexandre MASSIAS, de par Marie Louise MOREAU et son remariage.
Cousin avec Méen Maurice JEREAUME, de par la branche BRANCHU.
Le patronyme TEXIER était en fait écrit TESSIER au début du XIXᵉ siècle. Après avoir remonté cette branche, on découvre qu’elle descend d’un certain Pierre TESSIER, né à Vallet (44) vers 1750, et pu fuir les guerres de Vendée pour arriver dans le Loiret vers 1790/1795.
Cette branche des BRANCHU remonte à Georges BRANCHU, né le 23 mai 1625 à Orléans, et qui s’est installé vers 1654 à Rebréchien, avant de se marier avec une certaine Marie HAMELIN, elle-même native de Rebréchien en 1630.
La branche BOUCHET/BOUCHER semble provenir de Semoy / St Jean de Braye, mais il y a peu de trace de cette branche sur le XVIIIᵉ siècle.