THOMAS Gabriel Joseph

Décédé le 23 septembre 1916 (40 ans) - Bataille de la Somme

a white cross sitting in front of a tree
a white cross sitting in front of a tree

Gabriel THOMAS est né le 12 juillet 1876 à 4 heures du matin, à la Poterie, hameau tout au nord du village, en direction de Neuville aux Bois. Il est le fils de Félix Alexandre THOMAS (originaire de Villereau) et de Joséphine Clémentine PRE, (native du bourg de Rebréchien) .

Après un mariage le mardi 29 décembre 1874, ce couple de cultivateurs s’installe donc à la Poterie, pour y fonder une famille de 7 enfants, dont 5 survivront aux premières années. Gabriel Joseph est le deuxième de cette fratrie.

Extrait du recensement de 1886, à La Poterie

Il n’est pas certain que Gabriel ait vécu toute sa jeunesse à Rebréchien. En effet, il n’est pas recensé avec sa famille en 1891, ni en 1896. Et lors de ses vingt ans, sa fiche matricule a été éditée avec une adresse de résidence à Mennecy, dans l’Essonne.

Il y était probablement en apprentissage, ou élevé chez un parent plus ou moins éloigné, la charge de 5 enfants pouvant être lourde à porter à cette époque. D’autant plus qu’on voit au fil des années que le père de famille, Félix Alexandre THOMAS, change sans cesse de métier. Ce qui signifie une situation peu stable, faite de petits boulots pas toujours bien rémunérés [journalier (1876), terrassier (1880), journalier (1883), bûcheron (1891), cultivateur (1896)].

En 1896, on peut lire sur sa fiche matricule militaire qu’il sait uniquement lire et écrire. Mais il ne sait pas forcément compter, et n’a pas reçu d’autres apprentissages primaires. On apprend également que Gabriel est charretier de labour. Il conduisait les bœufs et charrettes au sein des exploitations agricoles. Ce métier a disparu avec l'arrivée du tracteur dans les campagnes.

En 1897, Gabriel fait son service militaire au sein du 32 Régiment d’Artillerie à Orléans, à la Caserne Coligny. Il y passera trois années, et se distinguera en passant au grade de 1er canonnier servant (employé à la mise en œuvre de la pièce d'artillerie), puis en obtenant la distinction de « maître pointeur » un an plus tard. Le rôle du maître pointeur est principalement de manipuler les pièces d’artillerie pour réussir un « coup au but ».

Ces « succès » dans l’artillerie devraient permettre de le reconnaitre facilement sur une photo de soldat, de par les insignes qu’il devait avoir : sur la manche gauche de la veste une grenade en laine écarlate de 25mm de largeur sur 60mm de hauteur.

Carte postale de la Caserne Chatillon (32e d'Artillerie)

En septembre 1900, Gabriel est de retour chez ses parents, dans son hameau natal. Il y est recensé en 1901, et est alors dit bûcheron pour le compte de Mr Ringuédé à Trainou.

Le 9 janvier 1904, Gabriel se marie à Rebréchien avec Marie Armantine MOREAU (née à Rebréchien, à la Croix des Pèlerins le 9 Aout 1885), avant de s’installer à la Bretonnerie, puis à Château Gaillard. Gabriel est alors cultivateur fermier.

Extrait du recensement de 1911

Le 2 Aout 1914, c’est le grand jour ! Il rejoint alors le tout récent 45 Régiment d’Artillerie (RA) de Campagne d’Orléans, créé en 1910.

Au début de la guerre, ce régiment d’artillerie a sillonné la Meuse, tout en restant support de l’infanterie. Il est également intervenu jusqu’à Bar-Le-Duc, et même dans la Marne en fin d’année. Avant de retourner dans le secteur de l’Argonne à Orléans, jusqu’en août 1915. Puis à Vauquois toujours à Orléans jusqu’en fin d’année 1915. Les 6 premiers mois de 1916 fixent le 45 RA dans la Meuse, pour la première moitié de la bataille de Verdun. C’est en septembre 1916 que le régiment quitte la Meuse pour la Bataille de la Somme, entre les villes de Péronne et Albert. C’est là que Gabriel va disparaitre au combat, le 23 septembre 1916, dans le ravin de Forest. L’Historique du 45 RA raconte les conditions dantesques de ces quelques jours de septembre 1916, avec des pluies diluviennes qui ont transformé le champ de bataille en « lac de boue gluante ».

Sans retrouver trace de ce ravin, il existe toujours une Vallée de Leforest à l’est de la commune de Maurepas. C’est là qu’il a dû disparaitre. Il aura passé plus de deux ans au front, et aura vu les pires horreurs défiler devant lui, lors de certaines des plus grandes batailles de cette guerre : Verdun et La Somme.

Généalogie

Les origines familiales sont très diverses mais pourtant localisées dans la région :

Son père est né à Villereau, et sa mère est née à Rebréchien. Mais en remontant une génération supplémentaire, on apprend que :

  • Son grand-père paternel est natif d’Aschères le marché, vers 1815

  • Sa grand-mère paternelle est native de Chaussy (près de Toury) en 1812

  • Son grand-père maternel est natif de Saint Lyé La Foret en 1809

  • Sa grand-mère maternelle est native de Chilleurs aux Bois vers 1820

La famille THOMAS a vu trois de ses fils mobilisés pour la Patrie :

  • Désiré Maurice, n’a pas été envoyé au front, mais cantonné aux services auxiliaires, a survécu.

  • Samuel Eusèbe, blessé par éclat d’obus à la jambe droite en 1918, a survécu.

  • Gabriel Joseph, mort pour la France le 22 septembre 1916

Liste des poilus originaires de Rebréchien